Bonjour tout le monde!
Comme le titre vous l’aura peut-être laissé présager, j’ai eu un début de vacance un peu mouvementé. Et comme en fac les vacances durent en tout et pour tout une semaine je vous avoue avoir connu mieux MAIS maintenant que ça va mieux, j’avais envie de faire cet articles pour plusieurs raisons;
– Déjà pour l’effet cathartique, j’en avais besoin et je n’ai pas envie de m’empêcher d’écrire ce que je veux.
-Dans un but aussi préventif parce que c’est un sujet important.
-Vous vous reconnaîtrez peut-être et si vous êtes concerné.e.s ça peut être sympa d’en parler!
Par contre si vous n’êtes pas à l’aise avec les histoires d’hôpitaux, d’utérus ou de douleur, je pense que cet article vous mettra peut être mal à l’aise mais je tacherais de ne pas entrer dans les détails triviaux!
Sur ce, commençons notre histoire!
Première journée et incertitudes:
Je me suis réveillée en pleine nuit avec des douleurs atroces. Je les ai très vite localisées dans le bas-ventre et la région lombaire. Malheureusement, cela faisait aussi un mois que la version light de ces douleurs m’atteignait donc sur le moment je n’y ai pas prêté attention. Oui, déjà mauvais point, des douleurs inhabituelles depuis un mois alors que d’habitude tout va bien ce n’est pas quelque chose de très normal. Mais soit. J’essaie de me rendormir. Sans succès, j’essaie de me calmer jusqu’au matin où je suis prise d’une crise violente de douleur. Incapable de bouger ou de faire autre chose que geindre, trembler ou pleurer, mon copain paniqué appelle le 15 qui l’aiguillera vers SOS Médecin.
Donc plus ou moins fringants nous nous rendons au cabinet à 9 heures. J’ai l’air d’un zombie mais la douleur s’est calmé. C’est un peu dommage, surtout que le médecin fait remarquer que je n’ai pas l’air trop mal en point.
Après deux trois analyses et une conclusion du type « Oh bah c’est peut-être une constipation. Faites une écho la semaine prochaine au cas où » je rentre chez moi. Mais les douleurs reprennent et on décide d’aller aux urgences parce que ça n’est pas normal.
J’ai bien choisi mon jour puisque comme le confirmera un infirmier sept heures plus tard, ils n’ont jamais eu autant de monde. Quelle chanceuse je suis.
L’interne qui s’occupe de moi est très gentille mais le médecin référent finira par me dire que comme la crise est passé (ah ben oui hein, on contrôle rarement la douleur) et qu’il y a trop de monde, ils ne peuvent pas me faire d’échos. Mais que si ça se reproduit, que je n’hésite pas à aller aux urgences gynécologiques. Donc c’est pas encore tout à fait ça mais en attendant j’ai moins mal donc retour à la maison!
Retour aux urgences:
Le lendemain c’est le GROS GROS bad. Pire que la nuit d’avant, je vous passe les détails, je finis aux urgences mais gynécologiques cette fois.
J’attends beaucoup mais il y a moins de mondes et on voit des femmes et des familles attendre des accouchements, c’est un peu moins anxiogène. On finit par me recevoir et après deux échographies (ah je les aurais bien méritées!) on me diagnostique enfin. J’ai un kyste de 10 cm sur l’ovaire gauche, kyste normalement inoffensif et qui devrait partir tout seul mais qui s’est mis à saigner un peu, ce qui provoque les douleurs insupportables.
Donc après une petite ordonnance, je peux enfin rentrer avec ordre de repos et d’attendre que ce gentil intrus guérisse et disparaisse de son pleins gré.
La gestion de la douleur:
Vous l’aurez compris, dans l’immédiat maintenant il n’y a plus qu’à attendre. La douleur est moins insupportable (même si ça ça vient peut-être des anti-douleurs en fait) et rien que le fait de SAVOIR est beaucoup plus rassurant. Alors je ne dis pas que yolo tout va bien mais les choses vont en s’arrangeant et ce petit épisode, bien que un peu violent m’a apporté aussi du positif. Le fait de voir que je pouvais compter sur les personnes que j’aime le plus au monde mais aussi une espèce d’humilité parce que ouais, certaines femmes ou personnes réglées atteintes d’endométrioses vivent ça, parfois multiplié par mille tous les mois. Avec ma petite crise de douleur (que je ne minimise pas non plus) je fais quand même partie des chanceuses et ça m’a permis de le voir. Et aussi de comprendre que ce n’est pas parce que tout va bien la majorité du temps qu’un truc ne peut pas tomber du ciel et tout changer.
Internet, cet endroit impitoyable:
Je vous avoue que j’aurais dû tranquillement me contenter de ce que me disait le médecin et arrêter de chercher sur internet les pires complications possibles et imaginables. Mais je ne suis qu’une misérable humaine donc j’ai bien entendu passer les deux jours qui ont suivi mes passages à l’hôpital à regarder des choses plus ou moins ragoutantes à base de kyste de 30 kg (oui oui.) ou d’ablation des ovaires et d’infertilité.
Mais je me suis souvenu d’une phrase qu’avait dit une amie alors que nous parlions d’un autre sujet; les gens partagent souvent plus leurs expériences négatives que leurs expériences positives. De même, on a plus souvent tendance à retenir le côté négatif, et dans mon cas, de prévoir le mauvais pour être surpris positivement au cas où.
Donc je sais que ce n’est pas facile mais éloignez vous des écrans et surtout, passons au point suivant:
Con-sul-tez!
Alors oui je sais que c’est facile de dire ça, il y a pléthores de raisons pour lesquelles on peut ne pas vouloir voir de médecins, d’autant plus quand il s’agit de questions gynécologiques. Mais c’est utile, nécessaire et ça pourra vous éviter beaucoup de problèmes par la suite.
Je ne me plains pas (enfin si, un peu), c’est la première fois que j’ai un soucis de ce genre MAIS si c’est récurrent chez vous, et/ou que vous êtes sujet.te.s à des douleurs affreuses, allez chez un.e gynéco! Sans faire d’injonction, c’est vraiment important car NON CA N’EST PAS NORMAL DE SOUFFRIR QUAND ON A SES REGLES. Je sais qu’on vous le répète depuis l’enfance, que certaines personnes minimisent vos expériences mais si quelque chose vous semble anormal ou même si vous avez besoin de faire un point sur pleins de sujets, c’est toujours le bon moment.
Il peut y avoir la peur de trouver un.e bon.ne soignant.e, surtout depuis la libération de la parole, en particulier autour des violences médicales et obstétriques mais si cela vous inquiète, demandez autour de vous, cherchez, ou faîtes appel aux listes de soigneurs et soigneuses bienveillantes que l’on peut trouver (je vous en mettrai une sur les gynécos en fin d’article)
Conclusion:
Attention je ne critique pas le personnel hospitalier qui a été, dans la majorité, vraiment très à l’écoute et attentionné mais, très clairement, le problème vient du manque de personnel, de matériel et de tout un tas de choses dépendant de leur volonté. C’est difficile à concevoir, surtout quand on est en train de se tordre de douleur mais malheureusement, en attendant une réforme plus efficace et véritablement bénéfique pour tout le monde, il va falloir encore patienter.
N’hésitez cependant pas à consulter ou aller aux urgences si ça ne va pas. On a tendance à ne pas vouloir attendre 5 heures pour un diagnostique aussi mais votre souffrance est légitime et, dans les cas ou la douleur n’est pas visible (parce que, si vous avez un bras courbé dans le mauvais sens, il y a peu de chance qu’on remette en cause votre douleur) dîtes vous bien que vous êtes la seule personne à pouvoir en juger dans un premier temps et que ça peut aussi être grave.
Bien sûr ne cédez pas pour autant à la peur directement. Les soigneurs sont tout de même les plus au fait de ce que vous avez (normalement hein) et n’hésitez pas à POSER DES QUESTIONS, si vous avez besoin d’être rassuré.e ou d’en savoir plus, ça vous aidera déjà beaucoup!
Cet article n’était pas forcément très joyeux même si j’ai essayé de le rendre un peu léger mais si vous avez envie de parler de ce genre de sujet, témoigner ou dire des choses que je n’ai pas dîtes (il doit y en avoir beaucoup!) les commentaires sont ouverts!
Quelques liens:
–Passions Menstrues de la très chouette Jack Parker sur les règles en général même si bien sûr je ne peux que vous conseillez de vous procurer aussi son livre, Le Grand Mystère des Règles.
–Sexy Soucis, pour tout ce qui concerne la sexualité en général, les soucis physiques, psychiques, les questions, les conseils, les numéros ect…
–Gynandco si vous souhaitez une liste de soignant.e.s près de chez vous et que vous n’en connaissez pas, avec les spécificités de chacun.e. (C’est un projet collaboratif, n’hésitez pas à proposez aussi les soignant.e.s que vous connaissez!)
Sur ce les amis, je retourne me reposer tout en travaillant ce fichu mémoire qui du coup n’a pas du tout avancé et vous envoie pleins de bisous!
Le Blabla non organisé de Cofee 